ATHENES, 22 août (AFP) - Sans son pote Marc Raquil resté à la maison, Leslie Djhone défend les couleurs tricolores en finale du 400 m des jeux Olympiques d’Athènes, lundi.

C’était le 26 août 2003, deux hommes tombaient dans les bras l’un de l’autre après avoir fait chavirer le Stade de France : Raquil 3e et Djhone 5e des Mondiaux. Ce résultat, confirmé par une médaille d’argent au relais 4x400 m, annonçait la naissance de ce duo de paillettes du tour de piste.

En 12 mois, leur statut a changé et leur trajectoire a été diamétralement opposé. Pendant que Raquil était régulièrement trahi par son corps, jusqu’à être contraint de déclarer forfait pour le rendez-vous grec, Djhone montait en régime et s’affirmait.

A tel point, que le 8 août, deux jours avant son départ pour la Grèce, il améliorait le record de France de son pote d’entraînement (44.64).

Armé de cette confiance, il a débarqué au village olympique seul mais sans oublier son compère.

"Ca va me faire bizarre sans Marc. D’habitude, il est à côté de moi, je vois sa tête blonde, raconte-t-il. Je ne vais pas le voir débarquer."

"Plus fort à deux"

Au-delà de l’amitié entre deux gamins de la région parisienne, Raquil, l’aîné (27 ans) apporte soutien à son cadet (23 ans).

"En général, on ne se parle pas beaucoup mais sa présence me rassure. En 2003, il m’a apporté son expérience et appris à être plus serein. En plus, on est plus fort à deux", lance Djhone, natif d’Abidjan, fan de zouk et de ragga.

Mais pas question non plus de verser dans le psychodrame.

"Sur ces deux semaines, il faut que je me concentre sur moi. Que je me prenne en charge. J’ai le record de France, mais il n’a pas pu le défendre", a poursuivi Djhone, qui partage un appartement au Village olympique avec sept autres athlètes dont Ladji Doucouré, le spécialiste du 110 m haies.

Lundi, il n’a pas d’autre choix que de penser à lui face au gratin mondial, après deux premiers tours plutôt réussis.

"Il ne faudra pas passer à côté, pas avoir de regrets. Ce sera une grosse bataille. Tout le monde se tient, à part peut-être (l’Américain Jeremy) Wariner, qui est un peu au-dessus. Tout se jouera sur un petit détail. Etre au couloir 1, 2 ou 3, c’est pareil", poursuit Djhone qui compte sur le soutien à distance de son pote.